Perle de tahiti
LA PERLES DE CULTURE: LE JOYAU DES ILES
Son nom en tahitien est poe rava: la perle noire. Précieux joyaux des lagons polynésiens, elle s’élabore dans la lumineuse tiédeur des fonds de corail à partir des huîtres pinctada margaritifera, la seule variété au monde à produire une perle noire. On dit “noire” par opposition aux perles blanches, mais leurs couleurs sont multiples:
aubergine, gris argenté, rose pâle, vert d’eau, or, bleuté ou le vert irisé dit “aile de mouche”. Chaque forme est unique: ronde, poire ou bouton.
UN PEU DE VOCABULAIRE
L'évocation de la perliculture amène à utiliser un certain nombre de termes techniques dont il est bon de connaître la signification avant de se plonger dans cet univers.
Voici les mots clés du langage des perliculteurs.
Ferme: désigne les installations terrestres et sous-marines permettant de produire des perles de culture. On parle volontiers de "fermes" mais de perliculteurs plutôt que de "fermiers".
Station: terme désignant les installations sous-marines implantées dans le lagon, entre la surface et le fonds, où grandissent les nacres destinées à la greffe ou greffées.
Fare greffe: désigne le petit bâtiment que possède chaque ferme, souvent sur pilotis, où les greffeurs opèrent les nacres.
Détrocage: action de séparer les jeunes nacres qui ont tendance à s'agglutiner dans le plus grand désordre sur les collecteurs. Une fois séparée, chaque nacre est nettoyée, puis percée pour ensuite être suspendue à une station sous-marine, en attendant qu'elle ait la taille pour être greffée (11cm environ de diamètre).
Perle: concrétion généralement arrondie, brillante et dure, formée de nacre, s'étant agglomérée en couches successives et concentriques autour d'un corps étranger dans un certain nombre de mollusques d'eau douce ou d'eau de mer.
Mabé (nom masculin invariable): demi-perle obtenue à partir d'un noyau posé sur l'intérieur d'une nacre, sous le "manteau" de l'animal (Exportations en 94 : 24,2 kilos pour 150 000 EURO).
Manteau: chez un mollusque, replis de peau recouvrant la masse viscérale, et qui sécrète la coquille de l'animal, sans y adhérer.
Naissain: désigne l'ensemble des larves nageuses de bivalves (huîtres, nacres, moules) avant leur fixation. Par extension le mot naissain désigne les petites nacres fixées sur des collecteurs, après que les larves aient terminé leur vie benthique et se soient accrochées à un support Collecteur: procédé artificiel (troncs d'arbres, fagots de miki miki, treillis, grillages, etc. ..) permettant de fixer les larves nageuses des nacres, les naissains.
Nucleus ou noyau: petite perle fabriquée à partir de la coquille d'un mollusque bivalve vivant dans les eaux du Mississipi. C'est lui qui est introduit dans la nacre au moment de la greffe, avec le "greffon".
Greffon: fragment du manteau d'une nacre que l'on glisse dans la gonade de la nacre que l'on greffe, en même temps que le nucleus.
Keshi (nom masculin invariable): en quelque sorte une "perle manquée", puisqu'il arrive que la nacre greffée rejette le nucleus et ne conserve dans sa gonade que le petit greffon. Celui-ci, sans forme précise bien définie, déclenche le processus de fabrication de l'aragonite ; la nacre fabrique alors une perle naturelle de forme très variable et sans noyau. (Exportations en 1995 : 57 kilos pour 800 000 EURO)
Poche perlière: appendice dans lequel on introduit le nucleus et le greffon durant la greffe.
Greffe: opération réalisée par l'homme et consistant à introduire dans la poche perlière d'une nacre un nucleus et un greffon, en vue de lui faire fabriquer une perle. Un bon greffeur opère 300 nacres par jour environ.
Surgreffe: opération consistant à récolter une perle produite après une première greffe par une nacre, et à réintroduire immédiatement dans la poche perlière un nucléus plus gros que le premier, pour lui faire fabriquer une seconde perle de diamètre plus important.
Aragonite: carbonate de calcium, CaCO3, entrant dans la composition des coquilles de mollusques d'eau, et matière essentielle composant les perles. Conchyoline: matière organique que l'on trouve en petite quantité dans la perle (5% environ), servant de trame aux cristaux d'aragonite.
Blister: boursouflure que présentent certaines coquilles de nacre sur leur face inférieure. C'est souvent le fruit du piégeage d'un corps étranger entre la coquille et le manteau, l'aragonite étant boursouflée par la décomposition du corps organique prisonnier.
Lustre: désigne la brillance -sur sa surface- d'une perle soumise à une lumière directe; à ne pas confondre avec l'orient, plus "intérieur".
Orient: jeu de lumière sur une perle, qui peut varier en fonction de la manière dont les couches d'aragonite se sont déposées autour du noyau de la perle. Certaines perles ont un orient faible (elle sont plutôt mates), d'autres au contraire ont un orient très dense, car la lumière semble jouer en profondeur dans les couches superficielles de la perle.