Le tattoo dans le pacifique

Les premiers contacts entre les européens et le tatouage

UN PEU D'HISTOIRE

omai, le premier Tahitien ramené en OccidentDepuis des millénaires, dans presqre toutes les civilisations, les hommes se sont fait piquer la peau pour y incruster des encres.

Signe de reconnaissance, thérapie contre les mala dies ou protection contre les agressions naturelles et surnaturelles, on trouve des traces de ce procédé chez des peuples très anciens et très divers : chasseurs du neolithique, princesses sibériennes, Grecs anciens, palefreniers japonais...

Cette technique, qui s'est manifestée tout au long de l'histoire de I'humanité, a atteint une surprenante intensité dans le triangle polynesien, dont les îles Marqtises pourraient être considérées comme le point culminant par l'aspect spectaculaire des tatouages qui s'y pratiquaient. Corps totalement recouverts, motifs d'une telle diversité que certains ont cru y déceler les prémices d'une écriture: les premiers heuropéens qui ont découvert ces îles furent si impréssionnés que des "volontaires" tatoués les accompagnèrent à leur retour en Europe, au méme titre que les objets d'artisanat local.

Ainsi, omai, le premier Tahitien ramené en Occident par james Cook devint rapidement célèbre. On l'amena dans les salons à la mode où il exhibait ses tatouages, et le président de la Royal Academy en personne voulut dessiner son portrait. l'Europe porta, à cette époque, un intérêt croissant à ces iliens du bout du monde, en même temps qge se développait le mythe rousseauiste du bon sauvage. En outre, un grand nombre des marins qui accompagnèrent ces 'premières expéditions dans le Pacifiqge se firent tatouer au fil des escales, amorçant en Europe la tradition du marin tatoué.

john RutherfordAinsi, jean-Baptiste Cabri, un Français qui avait déserté un bateau aux Marqrises à la fin du XVIII ème siècle, se fit largement tatouer à la manière de cet archipel. Lorsqu'il retourna en Europe, il vécut en exhibant ses tatouages dans les foires. Après sa mort, sa peau fut conservée et exposée. Les témoignages les plus frappants concernant les tatouages polynésiens sont sans doute ceux rapportés par les Beachcombers (ramasseurs de coquillages, ces Européens "échoués" dans le Pacifique Sud et qUi, de gré ou de force, furent couverts de motifs tribaux. Un autre Européen, john Rutherford, fut tatoué de force sur le visage alors qU'il était Beachcomber en Nouvelle-Zélande, vers 1880. Celui qui fut surnommé le chef Blanc décida, avant de rentrer en Europe, de parfaire ses tatouages, entre autres aux Iles de la Société, où il se fit couvrir le torse. Il avait réalisé Qu'ajouter d'autres motifs à son "moko" initial le rendrait encore plus sensationnel à son retour en Angleterre. Ses efforts furent d'ailleurs couronnés de succès. . .

o'Connell, connu comme "l'irlandais tatoué", séjourna onze ans en Micronésie à la suite d'un naufrage. Très connu comme danseur et narrateur, de retour en Amérique, il dramatisa le récit de sa capture par les autochtones et décrivit son expérience du tatouage de la manière suivante :
" Il fallut huit jours de travail sur les différentes parties de mon corps... Mon dos, mes jambes et mon abdomen furent aussi tatoués... jusqu'à ce que je ressemble à un rhinocéros, par la peau mais pas par la forme... ".

O'Connell , de retour en Amérique, se joignit en 1836 au Lion Circus, puis au cirQue Barnum, et devint le premier homme tatoué à être exhibé dans un cirque américain. Il travaillait au Dan Rice's Circus quand il mourut en 1850.

on doit aux matelots de james cook le mot anglais "tattow", qui trouve ses racines dans le mot polynésien "tatau", issu de "ta" signifiant"heurter" ou "frapper".