Iles du vent et iles Sous le Vent

Concernant les Iles de la Société, il ne nous reste que quelques descriptions de joseph Banks et des dessins de F. Marant-Boissaveur pour imaginer sous quelle forme se présentait l'art du tatouage.

On sait que jamais le visage n'était tatoué. Les femmes arboraient, aux articulations des doigts et des orteils, ainsi que sur la face visible du pied, un motif en Z répété en frises.

Pour les deux sexes, les motifs les plus courants s'exprimaient en figures geométriques (cercles, croissants, rectangles...) et decoraient les bras, les jambes et parfois les épaules.

Autre trait caractéristique des motifs des iles de la Société : les sujets figuratifs et animaliers (animaux, végétaux, poissons...) réservés aux hommes.

Enfin, les tatouages appliqués lors des cérémonies de passage de l'adolescence à l'âge adulte recouvraient totalement les fesses de bleu, par des rangées de motifs géométriques disposés en arches du dos jusqu'aux hanches.

Lors de son séjour à Thiti, Banks a eu de nombreuses occasions pour observer les Polynésiens tatoués. Il relate ses observations dans son "Endeavor journal".
" Ils déposent de la couleur noire sous leur peau de telle façon que celle-ci soit indélébile; tous sont mar- qués en différents endroits du corps vraisemblablement en fonction de leur fantaisie ou des évènements qui ont marqué leur vie.

Certains possèdent des représentations d'hommes, d'oiseaux ou de chiens, mais la plupart des femmes portent cette figure en "Z" tout simplement, sur leurs articulations, leurs orteils et sur le dessus des pieds; et d'autres motifs comme des carrés, des cercles, des croissants... qui ornent les bras et les jambes des deux sexes.

Les visages étaient en général exempts de toute marque.Je n'en ai jamais vu qu'un exemple. Très peu d'hommes âgés avaient le corps presqu'entièrement couvert d'aplats noirs qui se finissaient en dents de scie.

Ceux avec qui nous discutâmes nous dirent qu'ils n'étaient pas natifs d'otahiti mais d'une île basse appelée Noouoora."